Dioxyde de titane, Oxyde de zinc, nanoparticule et utilisation en cosmétique !

 

Le dioxyde de titane de formule TiO2 provient de différents minerais (rutile, anatase, brookite, illménite…) et est composé d’oxygène et de titane. Il est présent dans environ 0.60% de la croûte terrestre. On lit souvent qu’il s’agit d’un ingrédient dangereux, à absolument éviter, aussi bien en cosmétique Home Made qu’en cosmétique conventionnelle.

Il faut prendre conscience que cet ingrédient est présent un peu partout autour de nous ! Le dioxyde de titane est principalement utilisé comme opacifiant et agent colorant dans de nombreux produits : la peinture,  le papier, le plastique, les matériaux de construction, mais aussi les cosmétiques, les médicaments, le dentifrice, ou encore la pâtisserie…

En ce qui nous concerne je vais me concentrer sur l’utilisation de cet ingrédient en cosmétique et évaluer la situation en terme de dangerosité. 

Ce qui prime donc c’est la granulométrie de l’ingrédient avant toute autre chose : c’est à dire la taille des particules qui constituent le dioxyde de titane ! En fait, cette même problématique est aussi valable pour l’oxyde de zinc dont on entend pourtant moins parler … Le dioxyde de titane ne semble présenter un danger potentiel que s’il est micronisé à moins de 30 à 50 nm.

Le dioxyde de titane micrométrique 

Le micromètre, noté µm, est 10-6 plus petit que le mètre, mais il est pourtant 1000 fois plus grand que le nanomètre.

Il existe un grade de dioxyde de titane micrométrique souvent qualifié de “fin”. Le diamètre des particules qui le composent ont une taille supérieure à 1 µm. Cette forme de dioxyde de titane est utilisée dans les colorants en tant que « blanc de titane », ainsi qu’en cosmétologie plus particulièrement en maquillage, ou dans les soins solaires. Il augmente la capacité couvrante des produits et protège aussi des rayons UV.

Cette forme peut être utilisée dans vos préparations et manipulée sans aucun probleme. Si ce n’est qu’il reste, au même titre que d’autres ingrédients, il est pulvérent.  Il faut donc le manier en utilisant toujours un masque pour ne pas le respirer.

L’innocuité des micropigments de dioxyde de titane utilisés comme filtres UV avait déjà été confirmée, en l’an 2000, par une prise de position du SCCNFP (Scientific Committee for Cosmetic Products and Non-Food Products Intended for Consumers). Les recherches montrent que les particules ne pénètrent pas dans la peau. Plusieurs études plus récentes (2006, 2009) le confirment, aussi bien pour le dioxyde de titane que pour l’oxyde de zinc !

La commission Cosmétiques de l’Institut Fédéral allemand de l’Évaluation des Risques (BfR – Bundesinstitut für Risikobewertung) a donné son feu vert pour l’emploi des deux pigments contenus dans les filtres UV des produits cosmétiques de protection solaire. En mars 2006, une table ronde d’experts du BfR sur les nanotechnologies a confirmé l’absence de danger d’absorption par la peau des pigments microfins de ces filtres. L’administration de la santé australienne, TGA, a tiré la même conclusion après évaluation des données disponibles.

Le dioxyde de titane nanométrique

Le nanomètre, représente 1 milliardième de mètre soit 1/1 000 000 000 ou 10-9 mètres.

C’est ainsi qu’une autre forme de dioxyde de titane TiO2 existe, et elle est de grade nanométrique. Il est souvent appelé dioxyde de titane “ultra-fin” ou “surfin”. Le diamètre de ces particules est inférieur à 100 nanomètres, et bien souvent n’excède pas quelques dizaines de nanomètres.  Le dioxyde de titane en tant que nanotechnologie hérite de tous les problèmes qui lui sont liés. 

Un risque majeur lié au dioxyde de titane et au monde nano, est bel et bien sa petite taille (inférieure à 100 nm). Il y a peu de chances qu’il réussisse à pénétrer la couche supérieure de l’épiderme (constituée de cellules de peaux mortes qui se renouvellent chaque jour et épaisses de 2 à 4 micromètres) affirment plusieurs fabricants de cosmétiques ( tels que Melvita, Lavera etc). En revanche, elles peuvent sans aucun problème se frayer un passage par d’autres chemins. En effet, ces particules sont tellement petites qu’elles peuvent facilement entrer par les voies respiratoires et encrasser les poumons.

Toutefois la solution d’encapsulation des particules est de plus en plus souvent utilisée. Elle consiste donc a enfermer les nanoparticules afin de les rendre plus grosses et d’inhiber leur action. On passe ainsi d’un diamètre compris entre 6 à 30 nanomètres à un diamètre de 100 voire 200 ou 300 nanomètres. Les molécules de TiO2 sont donc encapsulées dans de l’acide stéarique végétal (acide gras dérivé de l’huile de coco), des triglycérides végétaux ou encore de la silice. Cette encapsulation stabilise les nanoparticules, les rend non volatiles et réduit encore la probabilité de leur pénétration dans l’épiderme. Il faut noter que la plupart des dioxydes de titane commerciaux ont souvent subi un traitement de surface qui consiste à recouvrir chaque grain d’une ou plusieurs couches de composés organiques (polyols, esthers, silanes, etc) ou inorganiques (alumine, zircone, silice, etc).

La certification Ecocert prévoit une taille minimale de 100 nm pour ces nanoparticules : un produit labellisé Ecocert ne présente donc théoriquement aucun danger. La réglementation cosmétique impose aux fabricants le report sur l’étiquette des packagings des produits à compter de juillet 2013. Les substances concernées figureront donc bien dans lNCI des produits conventionnels et seront suivies de la mention « nano » entre parenthèses (par exemple : Titanium dioxyde nano).

En conclusion

Vous pouvez utiliser les matières premières de qualité micrométrique que cela soit pour le dioxyde de titane ou pour l’oxyde de zinc. Manipulez les toujours avec un masque comme pour toutes les matières premières sous forme de poudre volatile afin de ne pas les respirer.

En matière solaire, n’oubliez pas que pour les filtres chimiques, leurs nocivités sanitaires et environnementales est avérée. Si vous choisissez des filtres minéraux avec des nanoparticules, préférez ceux qui sont encapsulées et de tailles suffisantes ou optez pour une préparation avec des filtres de tailles micrométriques inoffensifs. 

Personnellement mon choix est fait depuis bien longtemps ! Etant une férue de Make Up, dioxyde de titane et oxyde de zinc sont des ingrédients qui me sont indispensables, je les utilise depuis de nombreuses années, et vous ?!

 

 

Sources

Rapport ANSM  http://ec.europa.eu/comm/health/ph_risk/committees/sccp/documents/out135_en.pdf

http://www.bfr.bund.de/cm/206/69_und_70_sitzung_der_vorlaeufigen_ kommission_fuer_kosmetische_mittel.pdf

http://www.bfr.bund.de/cd/7720

A. O. Gamer, E. Leibold, B. v. Ravenzwaay, Toxicology in Vitro 20 (2006), 301–307; S. E. Cross, B. Innes, M. S. Roberts, T. Tsuzuki, T. A. Robertson, P. McCormick, Skin Pharmacology and Physiology 20 (2007), 148–154; P. Filipe, J. N. Silva, R. Silva, J. L. Cirne de Castro, M. Marques Gomes, L. C. Alves, R. Santus, T. Pinheiro, Skin Pharmacology and Physiology 22 (2009), 266–275.

La Recherche (n404, janvier 2007) “1 an de Science” : entretien avec Benoît Hervé-Bazin 

Essential cell biology Flammarion   

Nanosciences, la Révolution invisible Christian Joachim, Laurence Plévert, Seuil

Bienvenue dans le nanomonde Ted Sargent, Dunod

Wikipédia

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13 réflexions sur « Dioxyde de titane, Oxyde de zinc, nanoparticule et utilisation en cosmétique ! »

  1. Ping : Le DS, pourquoi passer au déodorant solide, soin - Astucier Savonnerie dans la Marne

  2. caly

    [i][b Ancolie AZ propose de l'empatage ou le dioxyde est dilué dans de l'huile de ricin, pour le reste, il faut faire une recherche google /i][/b

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  3. Ancolie

    Merci pour ton article très clair et complet, tu nous éclaires !
    ou trouver du dioxyde de titane micrométrique ? (j'ai l'impression qu'AZ n'en fait même pas…)

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  4. caly

    [i][b]Sophia oui si les ingrédients utilisés dans le maquillage minérale sont de grade nanométrique, il ne faut pas les respirer /i][/b]

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  5. Sophia

    Une question, du coup.
    Lorsqu'on se maquille avec des poudres minérales contenant ceux-ci, doit-on éviter de respirer ? Ou c'est juste pour nos préparations ?
    Ça paraît difficile de se maquiller avec un masque 😉

    Merci !

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  6. caly

    [i][b]Sophie de la manière les argiles peuvent être sous forme de nanoparticules, il faut alors prendre toutes les précautions requises mentionnées !
    [/i][/b]

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  7. sophieaunaturel

    Bonjour,
    et qu'en est-il des argiles surfines ? Elles proviennent aussi de minerais, et donnent une poudre très fine…
    Même diagnostique de nanoparticules alors et port de masque nécessaire ?
    Merci pour les éclairages !

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  8. caly

    [i][b Blank un demi-masque complet ou un masque complet à ventilation libre (filtre P3 ou pièce faciale filtrante jetable FFP3) convient pour la manipulation des matières pulvérulentes y compris les nano particules 🙂
    [/i][/b]

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  9. Blank

    Merci pour cet article ! Quel masque faut-il utiliser contre de si petites particules ? Un masque à poussière suffit ?

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